Et si Matthieu Bührer s’invitait dans l’arène ? Dans la chasse au taureau qui mettra auxprises le quatuor composé de Dominic Lubalu, des Kenyans Boniface Kibiwott et Elias Maiyo ainsi que du Bernois Matthias Kyburz à la 47e Corrida bulloise, samedi 16 novembre, le jeune spécialiste de course d’orientation de Villars-sur-Glâne voudra lancer sa banderille, flanqué de son compère sarinois Jonas Soldini. Les deux meilleurs athlètes fribourgeois du récent Morat-Fribourg tiendront un intéressant rôle d’observateur. Chez les dames, la Kenyane Gladys Jemaiyo, vainqueur au finish l’an passé, trouvera sur sa route sa dauphine de 2023, l’inusable Helen Bekele, du Stade Genève. Elle croisera également le fer avec une belle brochette d’Africaines. Pas trace, en revanche, de Fabienne Schlumpf. La Zurichoise, qui vient de battre le record de Suisse au récent marathon de New York (5e), s’octroie une pause active.
Si l’on se réfère aux statistiques des trois dernières saisons, le chassé-croisé entre Dominic Lobalu, détenteur du record du tracé en 22’17’’5 depuis 2022, et Boniface Kibiwott, lauréat l’an passé, devrait tenir en haleine le public, toujours aussi nombreux à se masser dans les rues du chef-lieu gruérien. Si l’un et l’autre endossent l’étiquette de favoris de la 47e édition de la Corrida bulloise, samedi 16 novembre, le coureur du LC Brühl qui, en 12’50 a effacé cet été des tabelles helvétiques du 5000 mètres un certain Markus Ryffel (13’07 dans sa conquête de la médaille d’argent des Jeux de Los Angeles en 1984), et le Kenyan devront composer, en début de course du moins, avec le binôme alémanique fort de Matthias Kyburz (32 ans), brillant 2e du dernier Morat-Fribourg et multiple champion du monde de course d’orientation, et de Dominik Rolli (28 ans), 4e de cette même course au tilleul. N’oublions pas non plus un autre Kenyan, Elias Mayio, 3e dans les rues bulloises en 2022 et 2023.
Les meilleures références fribourgeoises reposeront dans les baskets de Matthieu Bührer (18 ans et meilleur régional du dernier Morat-Fribourg, 10e) et de Jonas Soldini (presque 24 ans). Champion du monde de course d’orientation et de montagne U20, le premier nommé, fils de l’ancienne athlète fribourgeoise de renom Marie-Luce Romanens, et le sociétaire du CA Rosé, 11e de Morat-Fribourg 2024, ne se contenteront pas seulement de découvrir le carrousel bullois, mais ils tenteront de tenir tête aux favoris et de troubler leur hégémonie. La paire sarinoise aura tout à gagner en Gruyère. Et non seulement une belle dose d’expérience en vue des prochaines courses urbaines.
Bien qu’il ne soit pas apparu sous son meilleur jour au début octobre sur les 17,170 km de Morat-Fribourg, Julien Wanders aura toujours son mot à dire. Le Genevois, vainqueur en 2017 et 2018 et qui a déjà couru en 22’27’’3 à Bulle, sera accompagné par une escadrille de partenaires d’entraînement kenyans. Les spectateurs garderont également un œil attentif sur un autre Genevois, Morgan Le Guen, auteur d’un excellent 13’14 sur 5000 mètres cette saison, et 8e à Bulle en 2023.
Outre Matthieu Bührer et Jonas Soldini, d’autres Fribourgeois, notamment Yan Volery, Jérémy Schouwey, Pascal Berset ainsi que Julien Torche et Eliot Crettenand, auront à cœur de briller sous les banderoles artistiques bulloises. Les régionaux étofferont le magnifique peloton élite, englobant une nonantaine d’athlètes de renom international et national.
Elite féminine : vers une revanche Jemayo – Bekele
Forte de sa pointe de vitesse, Gladys Jemaiyo tentera de rééditer son succès de 2023. Pour ce faire, la Kenyane devra se défaire de la néo-Suissesse Helene Bekele, une solide référence à Bulle. Rappelons que l’athlète d’origine éthiopienne avait triomphé en Gruyère en 2015 (neuf ans déjà !) et en 2017. On n’oubliera pas non plus la belle brochette de championnes des Hauts-plateaux africains, emmenée par Edna Chepkemoi (3e de Morat-Fribourg 2024) et Rabecca Chepkwemoi.
En l’absence de la longiligne Zurichoise Fabienne Schlumpf, vainqueure en 2016 et 2018, les valeurs suisses seront portées par l’Octodurienne Oria Liaci (4e l’an passé et 4e du récent Morat-Fribourg) et par la Bernoise Nicole Egger (6e en 2023). Simona Aebersold, gagnante de la Coupe du monde de course d’orientation 2024 (7e en 2022 et l’an passé), et la spécialiste de demi-fond valaisanne Lore Hoffmann, finaliste du championnat d’Europe sur 800 mètres en juin dernier à Rome, ne devraient, de leur côté, pas se contenter du seul rôle de faire-valoir. Elles se disent prêtes à mettre le feu aux poudres en Gruyère. Reste à savoir si elles auront la résistance suffisante pour croiser le fer avec les favorites africaines jusqu’au terme des 10 rondes du tourniquet de 619 mètres.
La nouveauté 2024 : 3 p’tits tours
Nouvelle épreuve cette année proposée par les organisateurs: Trois p’tits tours. Une course de 2 kilomètres seulement, destinée à Monsieur et Madame Tout-le-monde, parents, enfants dès 12 ans, potes, collègues de travail, etc. Une occasion rêvée de passer enfin de l’autre côté de la barrière, que ce soit en tenue de sport ou déguisé, juste pour le plaisir de prendre part de manière active à cette grand-messe pédestre, sans la moindre pression. Il n’y aura qu’un classement par ordre alphabétique.
Nombre d’inscrit.e.s provisoire
A jour J-10, le nombre d’inscriptions s’inscrit en hausse par rapport aux précédentes éditions. La motivation est au rendez-vous, les catégories se remplissent à grandes foulées. Soucieux d’offrir un confort à tous les participants, les organisateurs prévoient de limiter quelques blocs de départ et de fermer les inscriptions dans certaines catégories avant la clôture.
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(pd.lp)